Les acteurs de la controverse :

qui façonne le débat sur le Transhumanisme ?

Le transhumanisme et l’augmentation humaine par les technologies numériques soulèvent une controverse majeure, opposant des visions radicalement différentes. Devons-nous repousser les limites de l’humain grâce à la technologie, ou risquons-nous de perdre notre essence ? Certains y voient une opportunité de transcender les contraintes biologiques et d’améliorer nos capacités, tandis que d’autres s’inquiètent des dérives éthiques, des inégalités croissantes et des conséquences imprévues sur notre société.

Cette controverse divise experts, entreprises, gouvernements et citoyens, chacun apportant une perspective influencée par des enjeux scientifiques, économiques, sociaux et philosophiques. Chercheurs, institutions publiques, entreprises technologiques, penseurs ou encore militaires jouent un rôle clé dans ce débat complexe. Qui sont ces acteurs et quelles sont leurs motivations ?

chercheurs scientifiques et médecins

Chercheurs et médecins

philosophes, penseurs et auteurs

Philosophes et auteurs

entreprises et industries technologiques

Entreprises et figures de la Tech

armées et défense gouvernementale

Armées et entités gouvernementales

associations et régulateurs internationaux

Associations

cartographie des acteurs

Cartographie des acteurs

Chercheurs et Médecins : les pionniers scientifiques

L’augmentation humaine repose en grande partie sur les avancées scientifiques et médicales. Chercheurs, médecins et bioéthiciens travaillent au développement de nouvelles technologies capables d’améliorer les capacités physiques et cognitives de l’être humain. Les acteurs clés de cette recherche, qu’ils soient pour ou contre l’augmentation humaine, jouent un rôle central dans la définition des possibilités et des risques de cette révolution technologique.

Les chercheurs médicaux 

INSERM et ses chercheurs
L’INSERM, bien que soutenant des recherches visant à améliorer la santé humaine, reste préoccupé par certaines applications des technologies d’augmentation humaine. L’institut a pris position contre l’utilisation non thérapeutique de l’édition génétique et la manipulation du génome humain, soulignant les risques de dérives éthiques et sociétales. L’INSERM met en garde contre l’idée de rendre l’augmentation humaine un choix plutôt qu’une nécessité médicale, avec des inquiétudes majeures concernant l’accès inégal à ces technologies et le risque de « diviser » la société sur des critères biologiques.

George Annas
George Annas, professeur au Center for Health Law, Ethics & Human Rights, considère certaines formes d’augmentation humaine comme un « crime contre l’humanité ». Il milite pour une régulation internationale stricte, notamment en demandant à l’ONU de légiférer sur l’usage des technologies susceptibles de modifier l’humain de manière non thérapeutique. Il soulève des questions éthiques importantes sur l’équité et les dangers d’une société où l’amélioration des capacités humaines ne serait accessible qu’à une élite.

édition génétique

He Jiankui
He Jiankui, généticien et bioingénieur, est un acteur central de la controverse sur l’humain augmenté en raison de ses travaux sur l’édition génétique. En modifiant génétiquement des embryons humains pour les rendre résistants au VIH, il a franchi des lignes éthiques en agissant sans consentement éclairé et en violation des principes éthiques internationaux. Son acte a provoqué une condamnation mondiale, soulignant les dangers d’une biotechnologie non régulée. Bien qu’il ait cherché à améliorer la santé humaine, ses actions ont mis en lumière la nécessité d’une régulation plus stricte des expérimentations génétiques, illustrant le conflit entre progrès scientifique et considérations éthiques.

Les chercheurs et experts non médicaux  

cryogénisation humaine

Julian Huxley
Biologiste et philosophe britannique, Julian Huxley est l’un des premiers à avoir popularisé le concept de « transhumanisme ». Huxley prônait l’utilisation de la science et de la technologie pour améliorer la condition humaine et surmonter les limitations naturelles, bien avant que le terme ne soit largement utilisé. Selon lui, l’humanité devrait chercher à dépasser ses propres contraintes biologiques pour assurer une meilleure évolution.

Robert Ettinger
Professeur de physique et pionnier du mouvement transhumaniste, Robert Ettinger a consacré sa vie à la lutte contre la mort et a été un défenseur actif de la cryogénisation et de l’augmentation humaine. À travers ses écrits et son travail, il a fortement contribué à populariser l’idée que l’humanité devrait chercher à vaincre la mort, une idée qui fait partie intégrante du transhumanisme.

Kevin Warwick main contrôlé par ordinateur

Kevin Warwick
Kevin Warwick, chercheur en cybernétique à l’Université de Reading, est l’un des premiers à expérimenter l’implant neurochirurgical relié à un ordinateur aux nerfs du bras. Ses recherches visent à aider les personnes handicapées en rétablissant certaines fonctions perdues, mais elles ouvrent également la voie à des possibilités d’augmentation humaine plus larges. Warwick est pour l’augmentation humaine, en particulier lorsqu’elle permet d’améliorer la vie des personnes handicapées.

Les laboratoires de recherche et les universités  

Universités et laboratoires de recherche
Les universités et laboratoires de recherche dans des domaines comme la neurologie, la robotique et l’intelligence artificielle mènent des recherches sur des technologies de pointe pouvant conduire à l’augmentation des capacités humaines. Les recherches actuelles visent à améliorer la santé, la cognition et la résistance physique, mais restent principalement dans un cadre thérapeutique. Ces institutions demeurent neutres, cherchant à comprendre les applications potentielles de ces technologies sans nécessairement défendre ou s’opposer à leur utilisation pour augmenter les capacités humaines.

Stanford University
La Stanford University est l’un des grands centres de recherche mondiale qui explore des technologies avancées pour l’augmentation humaine, que ce soit dans les domaines de l’intelligence artificielle, de la cognition, ou des capacités physiques. Les recherches menées à Stanford se concentrent sur l’amélioration des capacités humaines de manière contrôlée et éthique, mais la position de l’université reste globalement neutre, tant sur le fond des applications que sur les éventuelles dérives.

Ray Kurzweil
Ray Kurzweil, inventeur, futurologue et auteur prolifique, est l’une des figures les plus influentes du mouvement transhumaniste. Il considère les technologies de pointe, notamment l’intelligence artificielle (IA), les nanotechnologies, la biotechnologie et la robotique, comme des prolongements naturels de l’évolution humaine. Selon lui, ces technologies permettront de surmonter les limitations biologiques de l’humanité et de propulser l’espèce humaine vers une ère de progrès sans précédent. Il soutient dans ses nombreux ouvrages, que l’humanité se dirige vers la « singularité technologique », un point de rupture où la croissance technologique deviendra exponentielle et transformera la condition humaine de manière radicale. Une fusion complète de l’humain et de la machine, où les humains seront capables d’augmenter leurs capacités intellectuelles et physiques grâce à des technologies avancées. L’humain sera capable d’éradiquer les maladies et augmenter sa longévité, il pourra réparer et renouveler ses cellules, régénérer ses organes et même transgresser les limites biologiques naturelles de la vieillesse.

Les penseurs et philosophes : Au cœur du débat

Les philosophes, auteurs, sociologues et théoriciens jouent un rôle crucial dans le débat sur l’humain augmenté, en abordant les implications éthiques, sociales et existentielles de ces technologies. Leur réflexion sur l’amélioration humaine varie entre un soutien actif et des mises en garde contre les dérives potentielles de ces pratiques.

Les défenseurs de l’humain augmenté 

John Harris
John Harris, philosophe britannique, soutient fermement l’idée de l’amélioration humaine, estimant que cela devrait être considéré comme un devoir moral. Selon lui, l’augmentation des capacités humaines permettrait de surmonter les limitations biologiques et de garantir une meilleure qualité de vie pour tous. Pour Harris, l’amélioration de l’humain est non seulement éthique, mais elle représente une avancée nécessaire pour l’avenir de l’espèce humaine.

Nick Bostrom 
Philosophe et figure centrale du mouvement transhumaniste, Nick Bostrom défend l’idée que le transhumanisme constitue une vision progressiste et nécessaire de l’avenir. Il analyse les implications éthiques et philosophiques de l’augmentation humaine, en soulignant que les technologies d’amélioration devraient être utilisées pour prolonger la vie humaine et augmenter nos capacités cognitives. Bostrom voit dans le transhumanisme une transition vers une nouvelle ère de l’humanité.

Transhumanisme, la nouvelle ère

Laurent Alexandre
Laurent Alexandre, auteur, entrepreneur et transhumaniste, est un défenseur fervent de l’augmentation humaine à travers la biotechnologie, l’intelligence artificielle (IA) et d’autres technologies émergentes. Il considère que ces avancées sont non seulement inévitables, mais également cruciales pour le progrès de l’humanité. Pour lui, l’amélioration des capacités humaines par la biotechnologie et l’IA représente une étape nécessaire dans l’évolution de l’espèce humaine, qui doit s’adapter aux nouvelles réalités technologiques. Alexandre soutient que l’usage de ces technologies, comme l’édition génétique et les interfaces cerveau-machine, peut permettre à l’humanité de surmonter des défis majeurs comme le vieillissement, les maladies et les limites biologiques. Selon lui, l’enjeu est de préparer un futur où l’intelligence artificielle et les robots joueront un rôle central, non seulement dans la gestion des tâches humaines, mais aussi dans la manière dont les êtres humains interagiront avec leur environnement et entre eux.
Cependant, malgré sa position en faveur du transhumanisme, Laurent Alexandre insiste sur la nécessité d’une régulation stricte des technologies. Il croit en l’élaboration d’une éthique du transhumanisme, régissant l’usage de ces technologies. Cette éthique, pour lui, est essentielle pour éviter des dérives potentiellement dangereuses, comme le contrôle totalitaire ou l’aggravation des inégalités sociales. Dans ce cadre, il appelle à la création d’une législation mondiale afin d’assurer un équilibre entre progrès technologique et dignité humaine.

Isaac Asimov
Isaac Asimov, écrivain et biochimiste, est une figure incontournable de la science-fiction et un acteur majeur de la controverse autour de l’intelligence artificielle et de l’éthique des robots. Grâce à ses trois lois de la robotique, il a posé des bases théoriques essentielles sur les interactions entre humains et machines. Ces lois ont suscité des débats sur la moralité, la responsabilité et les risques de l’automatisation, toujours d’actualité avec l’essor de l’IA. Asimov n’a pas seulement anticipé les progrès technologiques, mais a aussi ouvert la voie à une réflexion sur la nature humaine, la liberté et les limites de l’intelligence artificielle, des enjeux qui continuent de diviser le monde scientifique et éthique.

Infographie - Loi Asimov Robotique

Henri Hude
Écrivain et philosophe français, Henri Hude s’oppose au concept du « soldat augmenté« . Selon lui, l’augmentation des capacités humaines, notamment dans un contexte militaire, pourrait mener à des dérives dystopiques où l’humanité perd son essence. Hude soulève des questions éthiques et philosophiques sur les limites de l’amélioration humaine, en particulier dans des contextes où la vie humaine pourrait être perçue comme un produit à améliorer.

Soldat augmenté

Francis Fukuyama
Le philosophe et sociologue Francis Fukuyama est l’un des principaux opposants à l’augmentation humaine. Dans son ouvrage Our Posthuman Future, il met en garde contre les risques associés aux technologies comme l’édition génétique et l’amélioration cognitive, qui pourraient dénaturer l’humain et engendrer des fractures sociales irréparables. Fukuyama prévient que l’altération de la nature humaine, notamment via des outils comme CRISPR-Cas9, pourrait diviser la société entre individus génétiquement « améliorés » et « non-améliorés », exacerbant ainsi les inégalités et menant à de nouvelles formes d’eugénisme. Selon lui, ces technologies soulèvent des questions éthiques fondamentales sur l’intégrité humaine et l’avenir de la société.

 Jean-Michel Besnier et Jacques Testart
Jean-Michel Besnier et Jacques Testart partagent une position critique à l’égard de l’augmentation humaine et des technologies visant à modifier l’essence de l’être humain. Besnier, philosophe, s’inquiète des dérives potentielles liées à la manipulation du corps humain, arguant que cela risquerait de détruire la dignité humaine et l’autonomie individuelle. Selon lui, ces technologies représentent un danger pour la liberté humaine, car elles pourraient conduire à une soumission totale de l’individu à des forces extérieures. De son côté, Testart, biologiste et chercheur, critique l’utilisation des biotechnologies pour transformer l’homme en un objet manipulable. Il met en garde contre les risques d’eugénisme et de transhumanisme, qui, selon lui, pourraient entraîner une perte irréversible de valeurs humaines fondamentales. Ensemble, ils soulignent que ces évolutions technologiques ne doivent pas être prises à la légère, car elles touchent à des aspects essentiels de l’humanité, comme la dignité, l’autonomie et l’intégrité de l’individu.

 Paolo Benanti et Erik Parens
Paolo Benanti et Erik Parens partagent une position neutre dans le débat sur l’augmentation humaine et les nouvelles technologies. Tous deux examinent de manière approfondie les implications éthiques et morales des avancées technologiques, sans se prononcer catégoriquement pour ou contre leur développement. Benanti, théologien italien, met en lumière les enjeux religieux et éthiques des technologies émergentes, en particulier dans des domaines comme la médecine et l’intelligence artificielle. Il soulève des questions cruciales sur l’équilibre entre progrès technologique et préservation de la dignité humaine. De son côté, Erik Parens, chercheur et auteur, s’intéresse aux répercussions sociales et morales de l’augmentation des capacités humaines, en encourageant une réflexion sur la manière dont ces évolutions technologiques peuvent s’harmoniser avec les valeurs humaines fondamentales. Ensemble, ils incitent à une réflexion équilibrée, où les bénéfices des technologies doivent être mis en balance avec les principes éthiques et la préservation de l’identité humaine.

Entreprises et figures de la Tech

Les entreprises et figures de la tech jouent un rôle essentiel dans le débat sur l’humain augmenté, en développant des technologies visant à améliorer les capacités humaines, tant sur le plan cognitif que physique. Elles soutiennent activement des projets en intelligence artificielle, réalité augmentée et interfaces cerveau-machine, dans le but d’améliorer la productivité, la santé et les interactions humaines. Leur influence est déterminante dans la construction du futur de l’humain augmenté, dont les avancées soulèvent également des questions éthiques importantes sur l’usage et les impacts de ces technologies sur la société, notamment en termes de contrôle, d’inégalités et de conséquences sociales.

Elon Musk & Neuralink

Elon Musk, à travers Neuralink, est un ardent défenseur de l’augmentation humaine. Il considère que pour rester compétitifs face aux machines de plus en plus intelligentes, les humains doivent évoluer et se renforcer grâce à la technologie. Neuralink travaille sur des interfaces cerveau-machine pour traiter les pathologies neurologiques et potentiellement améliorer les capacités cognitives humaines.

Peter Thiel & Paypal

Co-fondateur de PayPal et investisseur, Peter Thiel est un défenseur de l’extension de la vie humaine et de l’immortalité, notamment par le biais de la biotechnologie et de l’augmentation humaine. Il a financé des recherches visant à ralentir le vieillissement et a exprimé publiquement son soutien pour l’usage des technologies permettant de prolonger la vie. Co-fondateur de PayPal et investisseur, Peter Thiel est un défenseur de l’extension de la vie humaine et de l’immortalité, notamment par le biais de la biotechnologie et de l’augmentation humaine. Il a financé des recherches visant à ralentir le vieillissement et a exprimé publiquement son soutien pour l’usage des technologies permettant de prolonger la vie.

Jeff Bezos & Amazon

Jeff Bezos, à travers Amazon et ses investissements dans la biotechnologie via sa société Amazon Web Services (AWS), soutient l’idée de l’augmentation humaine, notamment par l’immortalité et le prolongement de la vie. Il soutient aussi la recherche sur les interfaces cerveau-machine et les technologies augmentant les capacités humaines.

Les Géants de la Tech : Propulseurs de l’Humain Augmenté 

Google & DeepMind
Pionnier de l’intelligence artificielle, Google, via DeepMind, développe des interfaces cerveau-machine et des solutions de réalité augmentée pour optimiser la productivité, la santé et le bien-être. Son assistant IA Gemini promet une interaction fluide avec l’environnement : identification d’objets en temps réel, recherches instantanées et assistance vocale embarquée. Avec Android XR, Google ambitionne d’intégrer ces technologies aux lunettes de réalité augmentée, offrant des informations en temps réel, des traductions et des résumés de messages sans écran, redéfinissant ainsi la frontière entre humain et intelligence artificielle.

Meta (Facebook)
Pour Mark Zuckerberg, l’humain augmenté est une extension naturelle du métavers. Meta investit massivement dans la réalité augmentée et les interfaces neuronales pour enrichir les interactions sociales et numériques, ouvrant ainsi la voie à un monde où l’identité physique et virtuelle se confondent.

Casques Réalité Augmentée

Amazon
Si Amazon est avant tout synonyme de commerce, l’entreprise investit massivement dans des technologies augmentant la productivité humaine. Dans ses entrepôts, la réalité augmentée et les interfaces homme-machine optimisent le travail des employés en facilitant la gestion des stocks et la préparation des commandes. Loin de se limiter à l’industrie, Amazon explore aussi des solutions d’assistance intelligente, comme l’IA et les objets connectés, pour améliorer la qualité de vie et l’efficacité au quotidien, illustrant ainsi sa vision d’un monde où l’humain et la technologie collaborent en symbiose.

implant neuronale - neuralink

Les Visionnaires de la Recherche & de la Santé

High-Level Expert Group (HLEG)
Ce groupe d’experts conseille l’Union Européenne sur les enjeux éthiques et techniques de l’IA et des interactions homme-machine. Plutôt régulateur que promoteur, il oriente néanmoins les politiques publiques vers une intégration raisonnée de ces technologies.

OpenBCI
Pionnier des interfaces neuronales open source, OpenBCI démocratise l’accès aux technologies d’analyse et de stimulation du cerveau. Ses travaux participent à une meilleure compréhension des capacités humaines et à leur augmentation via la neurotechnologie.

 

Calico
Filiale de Google fondée par Larry Page et Sergey Brin, Calico cherche à repousser les limites du vieillissement. En s’appuyant sur des biotechnologies avancées, l’entreprise explore comment prolonger la durée de vie et optimiser les capacités humaines face aux défis biologiques.

Boston Dynamics
Réputée pour ses robots à la mobilité impressionnante, Boston Dynamics va bien au-delà des simples démonstrations technologiques. L’entreprise développe également des exosquelettes et des assistants robotiques capables de booster les capacités physiques humaines. Ces technologies trouvent des applications dans des secteurs aussi divers que l’industrie, la médecine et le militaire, où l’homme et la machine interagissent de plus en plus de manière collaborative.
Dans le secteur industriel, ses robots comme Spot sont utilisés pour effectuer des tâches de surveillance et d’inspection, réduisant la charge de travail physique des employés et augmentant l’efficacité. En médecine, des exosquelettes sont déjà utilisés pour aider des personnes paralysées à retrouver une certaine mobilité, tout en offrant de nouvelles perspectives pour la rééducation et la chirurgie assistée par robot. Quant aux applications militaires, Boston Dynamics collabore avec des agences de défense pour développer des robots tactiques capables de remplir des missions de reconnaissance ou de transporter des charges lourdes sur le terrain, renforçant ainsi les capacités humaines tout en réduisant les risques pour les soldats.

Boston Dynamics robots

Quantum Systems
Acteur clé de la robotique aérienne, Quantum Systems développe des drones autonomes intégrant IA, capteurs avancés et informatique embarquée. Son modèle phare, le Vector, a été adopté par les forces armées allemandes dans le cadre d’un contrat stratégique et est actuellement déployé sur le front en Ukraine pour des missions de reconnaissance et de surveillance. L’entreprise, en partenariat avec Airbus Defence and Space, travaille sur des drones tactiques capables d’opérations en essaim. Soutenue par Peter Thiel, elle incarne une nouvelle ère où l’IA et la robotique redéfinissent la stratégie militaire et la gestion des crises mondiales.

Armées et entités gouvernementales

Les entités gouvernementales et militaires jouent un rôle central dans la controverse autour de l’humain augmenté, en particulier en ce qui concerne l’application des technologies d’augmentation dans le domaine de la défense. À travers leurs recherches et leurs décisions législatives, elles influencent le développement et la régulation des technologies qui modifient les capacités humaines. Si certains acteurs militent pour des innovations en faveur de l’amélioration des performances humaines, notamment dans un cadre militaire, d’autres adoptent une approche plus prudente, en prenant en compte les risques éthiques, sociaux et humains associés à ces avancées.

Recherche et Développement dans le Milieu Militaire

DARPA (Defense Advanced Research Projects Agency)
La DARPA, agence de recherche du département de la Défense des États-Unis, joue un rôle central dans la recherche sur l’augmentation humaine dans un contexte militaire. Depuis des années, elle explore des technologies visant à augmenter les capacités des soldats, non seulement pour les rendre plus performants sur le terrain, mais aussi pour les protéger et améliorer leur efficacité. Les recherches actuelles incluent des projets sur les implants cérébraux, les exosquelettes et les interfaces cerveau-machine. Ces technologies sont conçues pour améliorer la rapidité, l’endurance et les capacités cognitives des soldats, tout en réduisant les risques liés aux blessures sur le champ de bataille. Les efforts de la DARPA visent à préparer les forces armées américaines à l’avenir des conflits militaires, où la technologie augmentera de manière exponentielle les capacités humaines.

us army soldat augmenté

US Army
L’armée américaine est un autre acteur majeur dans la recherche et l’application des technologies d’augmentation humaine. Ces technologies sont développées dans le but d’augmenter la performance physique et mentale des soldats, en leur fournissant des implants cérébraux, des systèmes d’amélioration visuelle et des dispositifs de stimulation neuronale pour accroître leur efficacité en mission. L’armée s’intéresse également aux drones commandés par l’esprit et aux interfaces cerveau-machine pour améliorer la coordination et la réactivité. Si ces technologies peuvent théoriquement permettre d’améliorer les capacités de l’individu dans un contexte militaire, elles soulèvent des questions éthiques sur l’automatisation du combat et la modification des fonctions humaines fondamentales. L’US Army adopte une approche pragmatique, cherchant à tester et à déployer ces technologies tout en pesant les implications éthiques et légales.

Cadre Éthique et Législation sur les Technologies Militaires

armée francaise soldat augmenté

Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (France)
Le Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche en France soutient activement la recherche scientifique, y compris dans le domaine des neurotechnologies et des technologies d’augmentation humaine. Toutefois, ce soutien est conditionné par l’existence d’un cadre éthique rigoureux et d’une réglementation stricte qui garantit que ces innovations ne soient utilisées qu’à des fins bénéfiques et dans le respect des droits humains. Le ministère est à l’origine de plusieurs initiatives pour encadrer les recherches sur les neurotechnologies, comme la création de la charte de développement responsable des neurotechnologies, qui veille à assurer que la science serve à améliorer la condition humaine sans compromettre la dignité et les libertés fondamentales des individus.

Ministère des Armées (France)
Le Ministère des Armées en France explore activement les technologies de défense avancées, y compris celles liées à l’augmentation humaine, mais reste prudent et méthodique dans son approche. L’accent est mis sur l’évaluation des risques éthiques et légalité de ces technologies dans le cadre militaire. Des débats sont en cours sur l’acceptabilité des soldats augmentés, notamment en ce qui concerne le respect de la dignité humaine et les implications pour les droits individuels des militaires. Le Ministère s’efforce également d’établir une réglementation claire et un contrôle parlementaire strict concernant l’usage de ces technologies, cherchant à éviter les dérives potentielles et à garantir que leur utilisation soit conforme aux valeurs de la République.

Débats éthiques et implications sociales

Ministère de la Culture (France)
Bien que le Ministère de la Culture en France ne soit pas directement impliqué dans le développement des technologies d’augmentation humaine, il s’intéresse profondément à l’impact de ces technologies sur les représentations sociales et culturelles de l’être humain. Le ministère se penche notamment sur les implications culturelles de la modification des capacités humaines, en s’interrogeant sur les conséquences sur les valeurs humaines et la manière dont ces avancées peuvent transformer notre perception de l’humain, de la solidarité et de la société dans son ensemble. Cela inclut des réflexions sur la place de l’humanité augmentée dans les arts, la littérature et la culture populaire, et comment ces évolutions pourraient affecter l’identité collective.

UNESCO
L’UNESCO, en tant qu’organisation internationale dédiée à la promotion de la paix, de la culture et des droits humains, a un rôle clé dans l’élaboration de principes éthiques globaux concernant les technologies d’augmentation humaine. Elle plaide en faveur d’un cadre éthique mondial pour réguler l’usage des technologies augmentant l’humain, en veillant à ce que ces technologies servent le bien-être collectif tout en respectant les droits fondamentaux de l’individu. L’UNESCO encourage l’innovation, mais insiste sur l’importance de la régulation pour éviter les abus, notamment en ce qui concerne la protection des droits des personnes augmentées, les inégalités d’accès aux technologies et le respect de la dignité humaine.

 

Perspectives Culturelles et Sociales sur l’Augmentation Humaine

 Comité d’éthique de la défense (France)
Le Comité d’éthique de la défense en France joue un rôle essentiel en évaluant les implications éthiques des technologies militaires, y compris les technologies d’augmentation humaine. Ce comité est particulièrement réticent à l’idée de soldats augmentés, craignant que cela n’entraîne une perte de contrôle sur l’humanité du militaire, en le transformant en un simple instrument de guerre technologique. Cependant, le comité ne rejette pas toute forme d’augmentation humaine, et certains dispositifs comme les exosquelettes ou les prothèses médicales sont jugés acceptables, en particulier dans des contextes non-combatifs ou humanitaires, où l’objectif est d’améliorer la qualité de vie ou de faciliter la réadaptation des blessés.

Associations

Les entreprises et figures de la tech jouent un rôle essentiel dans le débat sur l’humain augmenté, en développant des technologies visant à améliorer les capacités humaines, tant sur le plan cognitif que physique. Elles soutiennent activement des projets en intelligence artificielle, réalité augmentée et interfaces cerveau-machine, dans le but d’améliorer la productivité, la santé et les interactions humaines. Leur influence est déterminante dans la construction du futur de l’humain augmenté, dont les avancées soulèvent également des questions éthiques importantes sur l’usage et les impacts de ces technologies sur la société, notamment en termes de contrôle, d’inégalités et de conséquences sociales.

AFICIA contre l'IA

AFCIA
L’AFCIA se positionne contre l’utilisation non régulée de l’intelligence artificielle, en particulier dans le domaine de l’humain augmenté. Cette organisation alerte sur les dangers potentiels liés à l’intégration de l’IA dans la biotechnologie et le corps humain, notamment en matière de sécurité, de respect de la vie privée et d’impact social. Elle mène des campagnes de sensibilisation, propose des recommandations pour une régulation stricte de ces technologies et incite à des débats publics pour éviter les dérives liées à l’intelligence artificielle.

Association francaise transhumaniste

Association Française Transhumaniste
Cette organisation milite activement en faveur de l’augmentation humaine, défendant l’idée que les technologies modernes peuvent révolutionner la condition humaine. Elle soutient des initiatives visant à éradiquer les maladies, prolonger la vie et renforcer les capacités intellectuelles. Par le biais de conférences, publications et collaborations avec des chercheurs, elle œuvre pour la promotion des technologies transhumanistes comme moyen d’amélioration de la santé et de la qualité de vie des individus.

Humanity+

Humanity+
En tant qu’organisation internationale de défense du transhumanisme, Humanity+ milite pour l’utilisation des technologies afin de repousser les limites biologiques humaines. Elle soutient l’amélioration des capacités physiques, cognitives et de longévité de l’humain par le biais de technologies émergentes comme les implants, la biotechnologie et l’intelligence artificielle. Humanity+ organise des événements mondiaux et des forums de discussion pour promouvoir ces idées et influencer les politiques publiques.

Cartographie des acteurs

La cartographie des acteurs de la controverse sur l’humain augmenté met en lumière les diverses voix qui façonnent le débat autour de cette évolution technologique. Qu’ils soient partisans ou opposants à l’augmentation humaine, chercheurs, philosophes, entreprises, figures de la tech, entités gouvernementales et associations régulatrices contribuent activement à la réflexion sur les enjeux éthiques, sociaux et scientifiques de ces avancées. Leur influence est cruciale pour définir les possibilités, les limites et les risques associés à cette révolution technologique qui transforme les capacités physiques et cognitives de l’humain.